05/12/2024 reseauinternational.net  7min #262719

 Corée du Sud. La majorité l'emporte, le putsch du président échoue

Vu de Russie... que se passe-t-il en Corée ?

Rappelons à la crédulité publique quelques faits parmi des centaines de même tonneau : c'est sur la seule preuve du faux charnier de Timisoara que l'on nous a fait avaler l'exécution du couple Ceausescu et la vertu de ce passage au capitalisme en Europe, pendant ce temps les États-Unis occupaient le Panama pour remplacer leur marionnette devenue rebelle, ils ont bombardé fait plus de trois mille morts dans le silence des médias occupés à hurler d'horreur devant des gens sortis de la morgue et attribués au vampire des Carpates le communiste pourtant prêt à faire ami-ami avec le FMI. Même opération pour Saddam Hussein et les faux bébés en couveuse débranchés au Koweït... Et tant d'autres exemples : maintenant notez que la seule preuve de devoir envoyer des missiles en Russie le mois dernier a été la présence supposés de 10 000 Nord-coréens dénoncée par Zelensky dont la fiabilité est plus que suspecte... Alors que la Corée du nord est supposé le fantasme absolu du communisme, entretenu depuis des décennies contre le «régime» par la presse de Rupert. En revanche, qui savait que la Corée du Sud vivait des dictatures sanglantes ? La démocratie qui a été installée est sous «influence» et c'est un pantin vomi par son peuple capable de proclamer la loi martiale pour éviter un débat sur la budget d'austérité et belliciste (ça ne vous rappelle rien ?) en transformant son opposition en agents communistes de la Corée du nord. C'est la manière dont ces deux pitres le Coréen du sud et Zelensky qui a été accueilli par Macron et toute sa clique politico-médiatique pour approuver la décision des USA, de la Grande-Bretagne et de Macron de bombarder la Russie et de nous faire entrer en guerre. Cherchez bien il n'y a aucune autre justification. Comme le «massacre de Boutcha» a été l'opération qui a couvert le refus d'honorer le traité signé entre l'Ukraine et la Russie à Minsk qui aurait évité tout ce massacre. Alors jusqu'à quand accepterez-vous d'être crédules ?

Danielle Bleitrach

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par Dmitri Rodionov

Le Parlement sud-coréen a voté en faveur de l'annulation de la loi martiale dans le pays, précédemment instaurée par le président  Yun Seok-yeol.

«Après l'adoption de la résolution, l'imposition de la loi martiale est nulle et non avenue», a déclaré le président du Parlement, Woo Won-sik. Les 190 législateurs présents ont voté en faveur de la résolution.

Selon la loi, la loi martiale devrait maintenant être annulée. Mais les lois s'appliquent-elles dans ce pays ?

Le général Park Ahn-soo, précédemment nommé par le président pour commander la loi martiale, a annoncé l'interdiction de toute activité politique dans le pays, y compris à l'Assemblée nationale. Des véhicules blindés sont apparus dans les rues de Séoul et des forces spéciales sont entrées dans le bâtiment du parlement, mais après la décision des députés d'annuler la loi martiale, des informations non vérifiées indiquent que les militaires ont quitté le bâtiment.

Si c'est le cas, il semble que le président ait fait marche arrière. Cela signifie que sa démission est inévitable. Toutefois, on en parle depuis longtemps, et c'est la menace de destitution qui pourrait être à l'origine de la tentative de coup d'État du chef de l'État.

Il est curieux de noter qu'un seul président dans l'histoire de la Corée du Sud n'a pas été renversé, destitué puis assassiné, ou n'a pas été démis de ses fonctions. Une espèce de loi des séries...

À première vue, on dirait un pays développé, à la pointe de la technologie. Qu'est-ce qui empêche que la Corée devienne un État de droit ?

«Oui, c'est un paradoxe. La seule exception est le douzième président, Moon Jae-in. Le treizième va probablement aller en prison à son tour», estime l'expert politico-militaire Vladimir Sapounov.

«Ce paradoxe apparent trouve son origine dans le fait que la Corée est un pays historiquement oriental, où la démocratie occidentale, dès l'apparition de la Corée du Sud, n'a pas pris racine. La dictature était en quelque sorte plus proche des traditions».

Le soi-disant «miracle économique coréen» a été réalisé sous la dictature de Park Chung-hee. Il a ensuite été «parachevé» par le dictateur militaire Jung Doo-hwan. Et l'élection de Roh De-woo en 1988, après la fin officielle de la dictature, était plutôt une parodie de démocratie.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que la politique coréenne soit constamment secouée par des scandales de corruption. La dichotomie du pouvoir entre démocratie et tradition fait qu'il est impossible de ne pas voler.

SP : Les frictions entre le président et le parlement durent depuis des mois. De nombreux experts ont prédit depuis longtemps le renversement de Yun. Pourquoi maintenant ? Quel a été l'élément déclencheur ?

- Le fait que le parlement, au sein duquel le parti Toburo, qui a remporté les élections législatives d'avril, est majoritaire, a pensé qu'il était temps de mettre fin au règne de Yun Seok-yeol parce qu'il était impopulaire auprès de la population.

Ils ont donc décidé de mettre en accusation le chef de l'État. Sans parler d'une «bagatelle» comme le budget pour 2025, qui n'a pas encore été adopté en raison de désaccords entre le gouvernement et l'opposition.

SP : Il existe une version selon laquelle Yun aurait secrètement donné son feu vert à la livraison d'armes à l'Ukraine et que le Parlement s'y serait opposé. Est-ce possible ? L'Ukraine et la Russie jouent-elles un rôle quelconque dans la politique intérieure de la République de Corée ?

- La majorité Toburo a plutôt utilisé cet élément comme un des prétextes. Oui, ils étaient contre l'aide militaire à l'Ukraine, mais cela ne peut pas être considéré sans équivoque comme la raison principale. Nous ne pouvons pas non plus ignorer le fait que plus de 60% des Sud-Coréens s'opposent aux livraisons d'armes au régime de Kiev.

SP : une guerre civile est-elle à craindre ? Nombreux sont ceux qui comparent déjà la situation à celle de 1993 [en Russie, NdT] : le président dissout le parlement, le parlement réagit en destituant le président... De telles analogies sont-elles appropriées ? Attendons-nous les chars d'assaut ?

- Je ne crois pas. Tout dépendra de l'armée. Qui, évidemment, ne permettra pas un tel scénario - qu'une guerre civile éclate à cause des ambitions des politiciens. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit de la première tentative d'imposer la loi martiale depuis Chun Doo-hwan [en 1979].

SP : Comment Washington va-t-il réagir ? Qui va-t-il soutenir ?

- Washington soutiendra le vainqueur et fera tout pour éviter une guerre civile. Washington n'en a absolument pas besoin. Les États-Unis ont 28 500 soldats et officiers de la 8ème armée sur la péninsule coréenne. Seuls l'Allemagne et le Japon ont davantage de militaires étasuniens. Ils sont basés sur deux grandes bases aériennes, Kunsan et Osan, qui revêtent une grande importance stratégique pour les États-Unis. L'armée sud-coréenne est l'une des plus importantes au monde.

Par conséquent, les États-Unis n'ont pas besoin de graves bouleversements dans la lutte pour le pouvoir en Corée du Sud. Les politiciens locaux corrompus, qui ont beaucoup de choses à se reprocher, ont toujours été utilisés par Washington pour servir ses intérêts. Et ils peuvent ensuite aller en prison, quand ils cessent d'être utiles. Comme Saakashvili, par exemple.

Mais cela ne change pas grand-chose à l'essence des relations américano-coréennes. Sauf que Trump, dans son second mandat, exigera à nouveau de Séoul qu'il dépense plus pour sa défense.

SP : Dans tous les cas, est-ce que nous profitons des bouleversements là-bas ? Et notre ami Kim ? Peut-il en tirer profit ? Ou est-ce un fantasme ?

- Bien sûr, les bouleversements sont à son avantage. C'est aussi pour cela qu'il n'y en aura probablement pas. 190 députés sur 300 ont voté en faveur de la levée de la loi martiale. Yun Seok-yol devra s'y plier, car il est peu probable que les militaires fassent des excès dans de telles circonstances.

Quant à Kim Jong-un, il aimait bien le précédent président Moon Jae-in, qu'il avait rencontré en avril 2018 dans la zone frontalière de Panmunjom. Et qui s'est même rendu en visite en RPDC par la suite. Un tel rapprochement avait été salué par Trump lors de son premier mandat.

Mais ensuite, les raisons objectives ont été plus fortes, une crise a de nouveau éclaté dans les relations entre les deux Corées, qui sous Yun Seok-yol s'est aggravée. La Corée du Sud a été reconnue constitutionnellement par Pyongyang comme un État hostile.

Il est possible qu'après le changement de pouvoir à Séoul, les relations entre les Corées se réchauffent à nouveau - Trump aime jouer les pacificateurs. Mais on ne peut guère compter sur quelque chose de sérieux. Et le volume des livraisons d'armes sud-coréennes à l'Ukraine, notamment via Washington, dépendra de la situation politique interne aux États-Unis. Et, bien sûr, dans la zone où se déroule l'Opération militaire spéciale.

source :  SVPressa via  Histoire & Société

traduction de Marianne Dunlop

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